Délivrance!
Ami lecteur, désolé pour la longueur inhabituelle de cet article mais il s'en est passé des aventures depuis le 20 septembre dernier...
Pour résumer en une phrase pour les mères de famille surbookées ou les étudiants trentenaires en pleines révisions qui n'auraient pas le temps de tout éplucher: après bien des rebondissements, la barque est enfin rouge (voir la dernière photo).
Bon avant d'en arriver là, il a fallu sortir l'engin de la cour... Démontage des claustras avec le voisin, pré-positionnement et pré-réglage de la remorque, et surtout appel à 6 costauds! Tout le monde a été surpris de la légèreté de l'ouvrage, donc le déplacement s'est effectué sans encombres! Encore merci à Feud, Dudu, Tom et son frère, Louis-Jo et Fred pour ce coup de main indispensable!
Ensuite rapide passage (de nuit) par la cale de mise à l'eau de Port Marchand à Toulon, pour apprécier la flottabilité et tracer une ligne de flottaison théorique. La barque a été vendue 3 fois à des pêcheurs sur la cale... J'ai chargé l'arrière de 100 kilos (pour simuler le poids du moteur), et la console de 50 kilos (pour la nourrice, la batterie, les accessoires, etc.).
Et soudain, début du feuilleton de la laque rouge des oeuvres mortes... Les maîtres mots de cette période sont persévérance, obstination, rigueur et discipline...
Épisode 1: le slipway du CNMT:
Pour ceux qui ont suivi, la barque a été apprêtée (elle est donc blanche, avec un grain de surface au toucher assez élevé). Donc ponçage au 180 de toute la barque, rinçage à l'eau claire et dépoussiérage/dégraissage à l'alcool à brûler (avec un chiffon propre s'il vous plaît!).
Masquage et par une belle fin de matinée toulonnaise, pistolage de trois couches de laque mouillé sur mouillé. La peinture est une bi-composants polyuréthane (Polytop PU 99) de chez Map Yachting en RAL 3000 (rouge feu!).
Superbe prestation de Guy, l'ami carrossier: résultat top, la peinture se tend, à 14h, tout est terminé, on démasque et on va fêter ça.
Sauf que dans l'après-midi, le taux d'humidité grimpe en flèche (orage? Coup de karcher du voisin?, le mystère est toujours entier...) et les solvants emprisonnés en profondeur n'arrivent plus à s'échapper: c'est le drame: la peinture mate uniformément sur toute la barque...
Premier échec.
Épisode 2: un certain hangar étatique:
Fort de cette déconvenue, je me prépare pour une deuxième tentative, en "environnement contrôlé" cette fois, dans un hangar appartenant à l'état...
Ponçage au 400 pour rattraper un bel état de surface, rinçage, remorquage jusqu'au dit hangar, dégraissage et deuxième masquage.
Notre artiste entre de nouveau en scène mais la deuxième tentative se solde également par un échec... Dès les premiers coups de pistolet, une jolie peau d'orange se forme sur la barque... Mais que se passe-t-il??
L'explication est scientifique: fier propriétaire d'un Mercedes Vito de 2002 sans filtre à particules ou autres détails inutiles de ce genre, j'ai déposé un voile routier de particules grasses microscopiques sur toute la barque lors du remorquage... Ces micro particules graisseuses empêchent la peinture d'adhérer proprement et provoquent un joli effet peau d'orange...
A ce moment, le moral est tellement bas qu'il n'y a même plus de photos pour illustrer cette mauvaise expérience...
Episode 3: le hangar de Jemvar/T2M:
Le hangar étatique n'étant hiérarchiquement plus disponible pour une nouvelle tentative, j'ai fait chauffer le carnet d'adresse de la région toulonnaise: merci à Bruno et aux associations Jemvar et T2M qui m'ont ouvert leur local pour une semaine à l'occasion de ce troisième épisode.
Le rituel commence à être connu maintenant, et la planchette des actions pré-peinture commence à ressembler à une check-list d'A380 au décollage: ponçage au 400 avec interface mousse sur l'orbitale, lavage 1 eau/liquide vaisselle, lavage 2 eau/vinaigre blanc/, dépoussièrage alcool à brûler/chiffon propre, masquage, contrôle température, hygrométrie. OK, tous les voyants sont au vert: mise en peinture!
Et enfin l'effet miroir de la peinture se révèle, magique! Ouf!
Au bilan, expérience compliquée mais (très) instructive pour un résultat professionnel. Le bilan n'est pas vraiment lourd financièrement ("seulement" 200 euros de produits gachés...) mais c'est surtout en temps perdu (trois semaines) et les heures de main d'oeuvre que je ne compte plus...
La barque est maintenant chez Yamaha, pour la pose du moteur (là aussi je l'ai vendue trois fois!), rendez-vous dans une bonne semaine pour les essais à pleine puissance!